Célébrons aujourd’hui Sainte Marthe de Béthanie!

Célébrons aujourd’hui Sainte Marthe de Béthanie!

Aujourd’hui: Edition spéciale: James Woods et le polar des 80s.

Les années 80. Cette décennie fut souvent décriée par les cinéphiles. Quentin Tarantino ne fut pas le dernie à la honnir, allant jusqu’à la qualifier de pire époque pour le cinéma américain avec les années 50. Trop de censure, de manichéisme, de niaiserie, de retenue. Sans compter l’influence du gouvernement Reagan avec son mélange d’esprit cocardier (Ce qui n’est pas forcément un défaut) et d’âpreté au gain. C’était il est vrai le temps des yuppies, anciens hippies, futurs bobos, voire woke (Quelle horreur!). C’était aussi le temps du divertissement infantile, des comédies romantiques remplies de « Material girls » chères à Madonna dont Mike Nichols dressa la statue dans « Working girl ». Le même Nichols qui dénoncerait le Reaganisme dans « Angels in America », mélo télévisuel gay et larmoyant. Mais bon, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. C’était enfin le temps du muscle luisant, du divertissement infantile post- Guerre des étoiles, du grand spectacle creux.
Tout cela est vrai. Mais il convient de nuancer un peu ce triste portrait. Certes, comparées aux années 70, les années 80 font pâle figure. Moins riches, plus superficielles, usant du recyclage à outrance (Séquelles et remakes à gogo). Sans oublier bien sûr les tares évoquées plus haut. Toutefois, toutes les époques ont leur travers. Et leurs qualités. Ce en quoi les années 80 ne diffèrent pas des autres. De notables exceptions existent.

Le cinéma et à plus forte raison peut-être le polar, cinéma de genre par excellence, a besoin de gueules pour exister. Nous avons eu Gabin et Lino, Delon et Bébel. Les années 80 eurent aussi les leurs, des second couteaux comme Danny Trejo (Qui es presque devenu un premier couteau de par sa présence) et des têtes d’affiches. Comme James Woods. Son visage en lame de couteau et son art de camper des personnages ambigus et cyniques en faisaient l’acteur rêvé pour le genre auquel il contribua souvent, notamment Max, le truand ambitieux du chef d’oeuvre de Sergio Leone « Il était une fois en Amérique ». Il est aussi grâce à ses qualités un de ses comédiens qui sauvèrent la décennie du naufrage.
Dans le domaine du cinéma criminel ou policier, c’est selon, il incarna une large galerie d’archétypes. Outre les truands, il fut également le magouilleur peu courageux de « L’oeil du témoin » de Peter Yates, l’avocat retors de « Coupable ressemblance », ou le délinquant reconverti dans l’écriture de « Joshua then and now ». Ou alors le flic cynique et jusqu’au-boutiste de « Cop » et le tueur à gages glacial mais que de « Pacte avec un tueur ». Autrement dit les protagonistes des deux films dont il va être question dans cet article.
« Cop » de James B.Harris (1988)
Lloyd Hopkins, policier du LAPD, enquête sur le meurtre d’une jeune femme qu’il relie bientôt à d’autres homicides perpétrés suivant le même mode opératoire. Ses recherches l’amènent jusqu’à une libraire féministe qui aurait un lien avec l’auteur des crimes.
« Cop » ou l’histoire d’une déception. Inspiré par le roman « Lune sanglante » de James Ellroy et première adaptation d’un livre de l’auteur alors au sommet de sa popularité, il déçut les fans pour de nombreuses raisons (Ellroy fut également déçu, mais monsieur Ellroy n’est jamais content, c’est bien connu). Mais pour comprendre cette déconfiture, il convient de parler un peu du livre. « Lune sanglante » est le récit de la traque d’un tueur en série par un policier particulièrement pugnace, Lloyd Hopkins, sorte de version déjantée de l’inspecteur Harry. Mais n’anticipons pas. Mais Ellroy va plus loin en décrivant en parallèle les parcours de l’assassin et de l’enquêteur qui sont « nés » en somme au même moment au milieu des années 60…Dans la violence. Le tueur était un lycéen surnommé « Le poète », le genre malmené par les brutes de l’école à cause notamment de ses chandails universitaires. Cette haine amena ses tourmenteurs à le violer. Hopkins quant à lui se préparait à entrer dans les forces de l’ordre et se faisait les dents dans la Garde nationale et participait à ce titre à la répression des émeutes du quartier de Watts. Ce baptême du feu sert de point de départ à l’intrigue et permet de nombreuses digressions à l’auteur et ce d’autant plus que les personnages ne manquent pas. C’est la qualité et parfois le défaut du livre (Ellroy reconnaîtra lui-même qu’il contient trop de points de vue) Et une difficulté majeure pour l’adaptateur. Outre la bonne façon de tailler dans le texte, il y a en plus le problème du budget, lequel doit être conséquent vu l’ampleur du sujet. Le drame du film de James B.Harris est qu’il ne disposait que de moyen limités, réduisant ainsi considérablement les considérations posées dans le roman. Sans compter l’action qui est chiche, pour le moins. Au final, le cachet est celui d’un téléfilm moyen ce qui est dommage compte tenu du talent que pouvait montrer Harris par ailleurs. Cet ancien collaborateur de Stanley Kubrick réalisa des films intéressants dont un très bel essai de politique fiction « Aux postes de combat » ou s’affrontaient Sidney Poitier (L’acteur, pas le rallye) et Richard Widmark. Rien que ça.

Pour autant « Cop » est-il mauvais? En fait, sans être vraiment réussi, le film a quelques qualités. Et pas des moindres. D’excellents dialogues, notamment. Servi qui plus est par d’excellents acteurs à commencer évidemment par James Woods. S’il ne ressemble guère physiquement au portrait que Ellroy fait de Lloyd Hopkins, l’acteur s’approprie le personnage, à la fois 100% américain et profondément étrange. Régulier, convaincu de la justesse de sa mission, mais obsédé sexuel (Bon, ce n’est pas un défaut) et au sens moral un brin élastique. L’homme raconte en effet ses exploits à sa gamine comme s’il s’agissait de contes de fées (Bon, les contes de fées sont violents) Un « héros » complexe ou l’ombre et la lumière se mélangent dangereusement, donc. Il ne faut pas oublier les autres acteurs: l’immense second rôle Charles Durning, parfait en Dutch, acolyte au LAPD de Hopkins et Lesley Ann Warren dans le rôle de la libraire féministe qui finira par succomber au charme de Hopkins. C’est toujours la même chanson avec les féministes, elles disent aimer les tartes mais elles préfèrent secrètement les vrais mecs.

Au final « Cop » est une demi-réussite en raison de son faible budget mais a pour mérite d’insuffler un peu de complexité et d’ambiguité dans un polar américain par trop dominé par « L’arme fatale » et qui permet à James Woods de briller par sa composition.

A suivre!



Célébrons aujourd’hui Saint Samson et coup de chapeau aux bretons dont je fais partie (enfin en partie!)

Aujourd’hui: « Valentin fait le singe » de Jean Tabary (1964)
Valentin, vagabond poète et humaniste ( Voir image pour en savoir plus!) rencontre un singe pour le moins singulier. Ce dernier en effet conduit, porte un costume et semble lié à une fillette visiblement objet d’une séquestration. Fidèle à son grand coeur, le vagabond va aider ce singulier personnage par ailleurs poursuivi par trois individus manifestement décidés à le tuer.

En littérature, y compris dessinée, il y a des héros oubliés. C’est le cas du sympathique vagabond crée en 1960 par René Goscinny et Jean Tabary. Tabary, dont les aventures prirent fin en 1974 avec l’album « Valentin et les hippies » ce qui en un sens était logique, le personnage figurant d’une certaine manière une sorte de proto-hippie. Mais il est vrai que Tabary étant déjà le papa d’Iznogoud, l’ombre de celui-ci ne pouvait que recouvrir Valentin. Ce dernier pourtant ne manquait pas de charme, prouvant à quel point l’imagination de Tabary était prolixe. Dans ce cas précis, l’histoire est complexe mais paraît simple quand elle est lue, la fantaisie toujours pertinente et l’émotion discrète mais bien présente. Il faut signaler de surcroît la galerie de personnages délirants et cocasses qui émaillent le récit. Il y a plus que de quoi rire entre le gendarme rieur (Qui finit par s’interroger sur cette hilarité constante, c’est vrai, quoi!) et l’apprenti dictateur, cousin éloigné du Zantafio de Franquin, qui ballade toujours avec lui son verbatim. Un collègue de Jacques Attali, sans doute…
En bref, un album intelligent et drôle. A lire, à découvrir, Valentin mérite mieux que l’oubli!


Célébrons aujourd’hui Sainte Nathalie de Cordoue, qui endura le martyre avec son époux Aurèle.

Célébrons aujourd’hui Sainte Claire D’Assise!
Aujourd’hui: Edition spéciale truands qui déraillent, troisième partie. « Scarface » de Brian de Palma (Etats-unis, 1983) « Je suis…comment vous dites?…. Paranoiaque… » L’histoire de Tony Montana, immigré passé des prisons cubaines à l’épluchage d’oignons avant de se retrouver sur le trône de la cocaine dont il ne tardera pas à chuter. Que n’a-t-on écrit et dit sur…