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Célébrons aujourd’hui Sainte Claire D’Assise!

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Aujourd’hui: Edition spéciale truands qui déraillent, troisième partie.
« Scarface » de Brian de Palma (Etats-unis, 1983)
« Je suis…comment vous dites?…. Paranoiaque… »
L’histoire de Tony Montana, immigré passé des prisons cubaines à l’épluchage d’oignons avant de se retrouver sur le trône de la cocaine dont il ne tardera pas à chuter.
Que n’a-t-on écrit et dit sur le film de Brian de Palma, bombe de l’année 1984? Dans le contexte de cet article, je ne me montrerais sans doute guère plus original que mes prédécesseurs. A défaut, je me concentrerais sur le milieu du récit. Celui-ci contient deux moments clés: la crise de jalousie de Montana quant il voit sa soeur se faire draguer et la tentative d’assassinat sur la personne de notre héros, suivi de sa vengeance dans le bureau de son patron.
La première séquence révèle l’attachement incestueux qui lie Montana à sa soeur. Le second sa capacité à survivre et à réagir qui lui permet d’accéder au pouvoir. Mais qui tourne à la paranoia et causera finalement sa perte.
Pour cela et pour bien d’autres choses, Tony Montana a bien mérité sa place dans la galerie des truands psychopathes du 7éme art!



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Célébrons aujourd’hui Saint Laurent de Rome, diacre et martyr!

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Aujourd’hui: Edition spéciale truands qui déraillent, troisième partie.
« Flic story » de Jacques Deray (France, 1975)
La traque d’Emile Buisson, dangereux truand de l’Après-guerre, par le commissaire Borniche.
Le jeu du chat et de la souris. Qui vaut d’abord par la mise en scène solide et classique de Jacques Deray. Et ensuite pour le parallèle entre Borniche le chasseur (Alain Delon) et Buisson la proie (Jean Louis Trintignant) Chacun ayant leur code. La rancune érigée en règle d’or pour Buisson, le professionnalisme et le refus de toute brutalité inutile pour Borniche (Parce que son frère a été torturé par la Gestapo)
D’accord. Mais ou est la folie là-dedans? Dans le caractère obsessionnel qui confine à la démence de Buisson. Trintignant montre avec beaucoup d’habileté le dérangement de son personnage. Toujours froid voire glacial, loin des explosions – souvent brillantes- d’autres acteurs, il campe un psychopathe tranquille et d’autant plus effrayant. Buisson n’explose jamais ou presque. Parce qu’il se cache le plus souvent, ne se révélant que par instant quant il confie son goût pour Edith Piaf ou explique pourquoi il lit le Figaro. Ou quant il parle devant Borniche du sort qu’il réserve à l’homme qui l’a dénoncé. La voix off qui commente l’action précise que ce sera la seule confidence du truand.
Un bel exemple de démence froide.




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Aujourd’hui: Edition spéciale truands qui déraillent, suite!
« Salaud! » de Michael Tuchner (Villain, Royaume uni, 1971)
« Who are you looking at?! »
Vic Dakin, caid du milieu londonien tellement caractériel que ses propres hommes le craignent prépare un coup dont il ignore qu’il précipitera sa chute. En effet, Wolf, son amant informe la police à son sujet…

Le Royaume uni vit déferler au début des années 70 une « vague noire ». L’industrie cinématographique britannique semblait miser sur le polar. « The sitting target » « La loi du milieu », ou encore le présent « Salaud! » sortirent presque à la queue leu leu rencontrant divers succès. Car, contrairement à ce qu’affirmait l’auteur d’un blog dont je tairais le nom, ces films ne furent pas tous des échecs. Surtout pas « La loi du milieu » dont le triomphe ouvrit les portes de Hollywood à Michael Caine son interprète et Mike Hodges, son réalisateur. Cependant, il en alla tout autrement pour « Salaud!’ qui s’étala au box-office.
Pourquoi?
La réponse tient dans le film lui-même et non dans l’échouage d’une tentative de concurrencer les Etats-unis qui, il est vrai, brillaient en la matière à l’époque avec « L’inspecteur Harry » ou « French connection ». Entre autres. Le problème du film de Michael Tuchner est qu’l lance des idées sans jamais les développer. L’homosexualité de Dakin? Elle est à peine esquissée, pour ne pas écorner l’image virile de Burton. Sa relation avec sa mère? Le cinéaste la décrit de très vague manière, se contentant de nous montrer fiston et maman en train de prendre le thé. A ce propos, Mrs Dakin paraît très indulgente voire peu curieuse de la source de revenus de son rejeton. La folie de Dakin n’impressionne guère, les actes de ce boss soit disant redoutable relevant d’une dureté coutumière à sa profession plutôt que du dérangement mental. D’accord, un coup de poing dans l’estomac de son amant en guise de préliminaires, ce n’est pas gentil, mais bon. Est-ce suffisant pour tier un diagnostic? Quant à l’intrigue, elle fait du sur place. Et quant les choses bougent enfin, on ressent un soulagement comparable à celui d’une station trop longue aux toilettes du à la constipation. Oui, vous l’aurez compris: on se fait chier. Burton – excellent acteur au charisme de fou, je ne dirais jamais le contraire- n’a du reste pas l’air à l’aise. Et ce n’est pas seulement à cause de son accent Cockney peu convaincant (Qui lui fut beaucoup trop reproché, après tout c’était un détail) Comme s’il se doutait du manque de consistance de son rôle. Reste seconds rôles: Nigel Davenport toujours impeccable en flic pugnace, Tony Selby qui prête sa bouille ronde et son parler londonien au lieutenant sardonique de Dakin et enfin Ian MacShane alors débutant mais déjà prometteur en gigolo/proxénète et accessoirement amant de Dakin. Et traître.
Un ratage en somme dont il faut surtout retenir qu’il apporta une pierre supplémentaire à la gloire d’une figure récurrente du polar anglais: le truand homo et plus ou moins brutal. De Noel Coward à Tom Hardy, le cinéma insulaire en regorge. Et à l’instar de son semblable américain, il reflétait une réalité. Le personnage de Burton s’inspirait d’un authentique gangster, Ronald Kray. Plus récemment, il y eut le documentaire » A very brtish gangster » sur un Kray de notre temps, brutal et porté sur les moeurs socratiques: Dominic Noonan. Pour ceux que ça intéresse, l’impétrant écrit des livres pour enfants depuis sa cellule.



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Célébrons aujourd’hui l’amour puisque c’est la Saint Amour!






