Célébrons aujourd’hui Saint Anthelme!

Célébrons aujourd’hui Saint Anthelme!

Des aubes des décennies…
1980: l’année de « L’empire contre-attaque » (Ich bin ton père!) du « Coup du parapluie » de l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques et des otages américains de Téhéran. Mitterrand se faisait remettre à sa place par Balavoine, Joe Dassin mourait d’une crise cardiaque à Tahiti, et Coluche commençait à se prendre pour le futur président de la République. Des événements en cascade qui précédaient ou annonçaient les grands changements qui surviendraient lors de cette décennie commençante et parfois au-delà. Sinon, sinon, le pantalon pattes d’eph’ finissait seulement de se démoder, on portait encore les cheveux plus ou moins longs et les stars d’alors étaient encore celles des 70s. Et cette année fut aussi celle de la mort de John Lennon. Par balles. D’aucuns crurent que ce décès brutal marquait la fin d’une époque. Et comme c’était tentant de le penser! Rendez vous compte, la légende de la Pop flinguée en 1980, soit dix ans après la dissolution de son groupe, les Fab four dont la fin coincidait avec celle des années 60, temps de leur splendeur.
Comme le fit remarquer le journaliste Rock anglais Nick Kent, cette allégation ne résistait pas à une analyse un tant soit peu poussée. Qu’était John Lennon en 1980? Le retraité d’un groupe mythique qui sortait d’une retraite longue de cinq ans. Cinq ans pendant lesquels le monde continua à tourner sans Lennon qui ne s’en souciait guère. Le bonhomme était trop occupé à gâter ses chats, s’extasier sur les déjections de son rejeton, ou se montrer à poil devant son employée de maison horrifiée (Pauvre femme, avait-elle mérité cela?) Pendant ce temps sa moitié donnait dans les affaires, recevant un prix pour ses vaches, laissant son mari se masturber sur des exemplaires de Playboy.
Cinq ans pendant lesquels soufflèrent les vents du Disco, du Punk et du reste. Qui se fichaient bien du reclus du Dakota building. Ce dernier sortit de sa torpeur au bout de ces cinq ans. Pour finir plombé. Mais encore une fois, sa mort ne marquait en rien la fin d’une époque mais plutôt celle de la jeunesse de ceux qu’on appelle de manière parfois très péjorative les Boomers. Par ailleurs malgré l’élection de Reagan et l’impopularité grandissante de Giscard, malgré le calendrier, on n’avait pas changé d’époque.

Cela peut être admis comme une loi générale, une décennie met deux ans à liquider la précédente…
A suivre…
Aujourd’hui: « Le père Noel est une ordure » de Jean Marie Poiré (France, 1982)
Pierre Mortez (Thierry Lhermitt): Il y a comme une seconde couche!
M.Preskovic (Bruno moynot): Oui, c’est roulé à la main sous les aisselles!

Aujourd’hui: Dominique Hulin
C’est l’époque du Bac. Mais si vous savez, ce qui permet de traverser le ru qui mène à l’université ou à France travail. Le Bac m’inspire, oui. Et parmi les souvenirs que cette période de l’année ravivent dans ma mémoire (Pas forcément très bons d’ailleurs) il y a le célèbre, l’iconique film de Claude Zidi: « Les sous-doués passent le bac » Bon, si vous avez bien lu le titre de cette chronique, il ne s’agira pas ici de traiter du chef d’oeuvre de Zidi mais de l’un de ses interprètes. Le genre qu’on reconnaît sans en connaître le nom mais dont chaque apparition donne envie de se frapper le front en éructant un « Bon sang, mais c’est bien sûr! » de circonstance.
C’est le cas du regretté Dominique Hulin, géant barbu aux airs de grand-père de Sébastien Chabal né en Algérie qui incarna nombre de brutes, bonnes ou mauvaises lors d’une carrière qui s’étala sur trente ans depuis le début des années 70 à celui des années 2000. Il trimbala ainsi sa silhouette dans « Q-au plaisir des dames » de Jean François Davy (1974), « Bons baisers de Hong Kong » de Yvan Chiffre (1975) – réalisateur et par ailleurs cascadeur comme Dominique Hulin- « Police des moeurs- Les filles de St Tropez » de Jean Rougeron (1987), « J’ai rencontré le Père Noel » de Christian Gion (1984) En bref que des classiques du cinéma, puissant comme l’ode au Papa Noel avec Karen Chéryl (!) ou misérable telle cette « Police des moeurs » ou notre ami torturait un certain Yves Jouffroy, acteur chanteur familier des publicités, notamment pour un jus de pomme sans alcool ni sucre. « Brut de pomme désaltère sans altérer! » clamait le slogan. Est-ce que ça vous dit quelque chose? Non?! Tant pis. Sinon, pour en finir avec cette….chose, elle avait le même producteur que « Les bidasses aux grandes manoeuvres » de Raphael Delpard (1981)
Mais, si Dominique Hulin reste dans les mémoire, c’est surtout grâce aux « Sous-doués » ou il était Bruce le prof de gym qui maltraitait Daniel Auteuil (Décidément c’est une manie!) et pour celui du « Presse-purée », tortionnaire de la Police (Encore!) dans « Inspecteur la bavure » de Claude Zidi qu’il retrouva une nouvelle fois dans « Les sous-doués en vacances » (1982)
Dominique Hulin mit donc un terme à sa carrière d’acteur au début des années 2000 avec comme principal fait d’arme « Le petit Poucet » de Olivier Dahan (2001) Inutile de dire quel rôle il y jouait. Puis il se retira pour fonder la grande compagnie, organisme de réinsertion destiné aux djeuns délinquants afin de leur apprendre les cascades, l’escrime et l’équitation. Soit, l’intention est bonne mais est-ce une si bonne idée d’apprendre à se battre à un public pareil?
Dominique Hulin mourut en 2023 à l’âge de 71 ans et demeurera comme l’une des dernières gueules du cinéma français. Dans cette galerie qui compte des rigolos, des bizarres et des patibulaire, il tenait sa place chez les balèzes dans des films certes pas toujours à la hauteur mais dont certains nous firent rire. C’est déjà beaucoup. Ajoutons qu’il aimait beaucoup ma région la Bretagne.





Aujourd’hui: « Fucking Fernand » de Gérard Mordillat (France, 1987)
André Binet est un assassin. Fernand Lebâtard est un fils de famille caché dans un couvent par cette dernière en raison de sa cécité. Ce qui peut se comprendre car selon les propres dires de Fernand: « Un aveugle chez des fabricants de lunettes, ça la fichait mal! » Ces deux hommes que tout sépare se rencontrent cependant à la grâce des hasards de la guerre. Ce sera le début d’une coexistence difficile au milieu de circonstances rocambolesques qui finira sur une belle amitié.

Inspiré par le roman homonyme de Walter Lewino, « Fucking Fernand » est un mélange de genres entre satire et film d’Occupation. Il pourrait être vu comme une « grande vadrouille » revisitée par le professeur Choron avec son duo bipolaire prolo/grand bourgeois réunis par les remous de l’Histoire. Toutefois, le prolo est ici un criminel et le grand bourgeois un Gilbert Montagné puceau attardé et donc obsédé sexuel (Est-ce forcément lié? En tous cas, ici, ça l’est!) Le film ne fait pas, vous l’aurez compris dans le délicat. Et ce n’est que le début. Autour de ce binôme clownesque s’agite une foule de gugusses tout aussi pittoresque, Martin Lamotte en tête dans le rôle du flic acharné qui a juré la perte de Binet (Jean Yanne) A ce propos, rarement Lamotte aura été aussi bon et aussi en roue libre, servi par la mise en scène de Mordillat qui grâce à l’usage du grand angle rend l’acteur presque inquiétant. Et c’est un des atouts de la chose de rappeler que sous l’ironie mordante perce la vérité: l’horreur de la guerre. Celle-ci apparaît avec la mort de Charlotte Valandrey, celle-là même qui déniaise Fernand (Thierry Lhermitte) Ce qui prouve que l’humour acide n’exclut pas le charme, ni l’émotion. Marie Laforêt en sous-maîtresse de bordel est à ce titre une synthèse de tout cela. Femme d’affaires avant tout elle joue la carte allemande avant de retourner sa veste ou plutôt son jupon quand la victoire change de camp.
De ce point de vue, le film ne dit rien de bouleversant sur les diverses attitudes des français lors de l’occupation. Et ce n’est pas le personnage de trublion de Thierry Lhermitte qui y change quoi que ce soit. Il n’est dans ce contexte qu’un individu particulier à qui la guerre offre la possibilité de s’émanciper. Il déclare d’ailleurs au détour d’un dialogue que sans le conflit, il moisirait encore dans son institution et Binet aurait fini sur l’échafaud. Aussi « Fucking Fernand » est-il un exercice brillant sur le thème des destins personnels bousculés par la guerre. Pour le pire ou pour le meilleur. En l’espèce pour le meilleur car les deux pieds nickelés du récit s’en sortiront mieux que bien.
A bientôt!

Célébrons aujourd’hui Sainte Claire D’Assise!
Aujourd’hui: Edition spéciale truands qui déraillent, troisième partie. « Scarface » de Brian de Palma (Etats-unis, 1983) « Je suis…comment vous dites?…. Paranoiaque… » L’histoire de Tony Montana, immigré passé des prisons cubaines à l’épluchage d’oignons avant de se retrouver sur le trône de la cocaine dont il ne tardera pas à chuter. Que n’a-t-on écrit et dit sur…