Suite à l’article « Afros pour blancs » voici une nouvelle rasade de frisettes, tresses et autres spécialités pillées par le patriarcat occidental. Entre le casque de la chanteuse britannique Julie Driscoll, l’Afro de Dick Manitoba, ineffable du groupe proto-punk les Dictators, les tresses de Bo Derek dans « Elle » et celles de la non moins sexy Chantal Neuwirth (Un rapport avec Lulu la pilule?) à l’apparition brève mais remarquable dans « Les hommes préfèrent les grosses » Bon appétit messieurs! (Et mesdames aussi!)
Aujourd’hui: Histoire d’une chanson: « Fever » de Little Willie John.
« Never know how much I love you/ Never know how much I care… » Ces quelques vers emplis de tendresse autant que de sensualité furent écrits en 1956 par Eddie Cooley et urtout l’un des compositeurs les plus prolifiques de la période: Otis Blackwell (Bien connu des amateurs de notre musique préférée, Elvis, Jerry Lee ayant régulièrement visité son répertoire). Pour des raisons inconnues de votre serviteur, les auteurs du morceau signèrent sous le nom « John Davenport ». Quoiqu’il en soit, la chanson aurait du être interprétée par Cooley détenteur du succès ‘Priscilla » mais celui-ci choisit de la donner à Little Willie John. Ce dernier n’eut pas à le regretter, le titre remportant un grand succès dans les classements Rhythm’n’Blues (Autrement dit « Noirs », la segmentation de la société américaine s’étendant à la musique populaire) et gagnant une place plus qu’honorable dans le saint des saint des classements généraux le Billboard.
Mais la version cuivrée et passionnée de Little Willie John fut concurrencée, sinon effacée, deux ans plus tard par celle de la chanteuse de Jazz pop Peggy Lee, plus lente et aux arrangements plus ramassés. Il s’y ajoutait bien entendu la voix de Peggy Lee qui lui donnait une tonalité plus sensuelle, faisant de ces quelques notes un hymne au désir. Et un croisement entre le Rhythm’n’Blues voire la Soul encore embryonnaire, le Rock’n’Roll, le Jazz et la Pop. D’ou sans doute la diversité des artistes qui s’en sont emparés. De Elvis à Michael Bublé, pour le meilleur, ou de Madonna à Beyoncé en passant par Christina Aguilera pour le pire. Probalement ces dames ont-elles tenté de reproduire la chaude suavité de Peggy Lee. Sans y parvenir. Qui s’en étonnera?
Grâce soit rendue à l’auteur Otis Blackwell, l’homme au chapeau melon.
Quelques tentatives de ce que d’aucuns nomment « L’appropriation culturelle »
Eric Clapton, période « Cream ». Parce qu’il était persuadé que Hendrix jouait si bien à cause de ses cheveux, « Slow hand » eut la fantaisie de demander une Afro à Renato. Une allure parmi d’autres dans la longue carrière du guitariste. L’anecdote est authentique!
Mungo Jerry l’homme d’un tube, en l’occurrence « In the summertime ». C’était le seul mais il n’en n’était pas moins méritoire de décrocher un succès pareil avec un « Jug band » (Un orchestre de rue à base de cruches métalliques) Ce qui était encore plus méritoire, bien que du au plus pur hasard, c’était cette Afro impeccable et 100% naturelle chez un individu 100% caucasien!
Autre exemple blanc à Afro naturelle: Robe Tyner, leader du MC5.
Vous en avez assez des chanteurs? Que diriez vous des acteurs? Ou plutôt quelque chose entre les deux? Voyez alors l’actrice et chanteuse tchèque Petra Cernoka, interprète de la sorcière ado Saxana dans le film « Divka na Kosteti » (Littéralement « La fille sur le balai ») de Vaclav Vorlicek (1971) Quelle belle perruque! Renato, tu n’as qu’à bien te tenir!
Jane Birkin, déguisée dans « La moutarde me monte aunez » de Claude Zidi (1974)
Jane Birkin lors du tournage du film ‘La Moutarde me monte au nez’ à Paris le 30 juin 1975 (Photo by Laurent MAOUS/Gamma-Rapho via Getty Images)
La folle de service des films de Philippe Clair, Daniel Derval!
Victoria Principal et son chou-fleur dans « Tremblement de terre » de Mark Robson (1974)
Un sportif maintenant, Maradona « El pibe de oro » dans sa période espagnole. Il se présenta dans cet équipage devant le roi Juan Carlos pour lui présenter ses excuses!