Aujourd’hui: « Not of this Earth » de Roger Corman (Etats-unis, 1957)
Un agent extra-terrestre dont la planète souffre d’un manque de sang suite à une guerre nucléaire est envoyé sur Terre pour approvisionner son peuple avec l’hémoglobine des humains. Installé dans une banlieue de New York, il est assisté par une infirmière et un repris de justice ne voie de réinsertion, lesquels ignorent évidemment tout de sa véritable identité. Néanmoins, ses absences répétées ainsi qu’un certain nombre de bizarreries finissent par les intriguer…

Réalisé en 1957 par Roger Corman, « Not of this Earth » (Sorti dans les pays francophones sous les titres du « Vampire de New York » ou de « Pas de cette Terre ») est un exemple parfait de « Crossover » (Désolé, je ne peux éviter ici l’anglicisme) entre film de science fiction et film noir. Déjà, la courte bande (A peine une heure un quart) de Corman ne défrichait pas de nouveaux territoires, « En quatrième vitesse » de Robert Aldrich et son coffret atomique, et « L’invasion de profanateurs de sépultures » de Don Siegel et sa petite ville grand remplacée par des extra-terrestres végétaux (Des copains à Sandrine Rousseau, sans doute) avaient ouvert la voie. Les trois pourraient former une trilogie non officielle du Noir/SF tant ils fondent les codes des deux genres. Les fedoras, l’ambiance pesante et le noir et blanc du « Crime drama » (Appellation du film noir aux Etats-unis, le terme de « film noir » étant une invention…française) Les rayons, les gadgets et les bestioles en caoutchouc de la SF. On notera la présence en vendeur d’aspirateur de Dick Miller grand second rôle dont c’étaient les débuts.
Rien d’autre à dire? Si, il s’agit d’une bonne Série B qui permet à son réalisateur de prouver son ingéniosité, indispensable pour compenser les moyens limités de l’entreprise. Bien entendu, cela ne suffit pas toujours et le film n’évite pas certaines approximations voire certains ridicules. Néanmoins « Not of this Earth » résiste bien au temps et l’extra-terrestre campé par Paul Birch demeure toujours aussi inquiétant et complexe. Après tout, il vient sur Terre pour sauver son peuple, anticipant en cela « L’homme qui venait d’ailleurs » avec vingt ans d’avance.
Enfin, mais cela tout le monde le sait- le film a fait l’objet de deux remakes (Zut, un deuxième anglicisme, je vais devoir me mettre à l’amende moi-même!) le Premier en 1989 par l’industriel de la Série Z californienne Jim Wynorski qui reprend l’original plan pour plan en couleur avec Traci Lords et plein de femmes à poil en plus. Fidèle à sa réputation, Wynorski promit à Roger Corman qui produisait la chose de boucler l’histoire en douze jours. Comme l’avait fait Corman. Finalement, le tournage dura onze jours et demi. Le second remake datant de 1995 fut réalisé pur la télévision par un certain Terence H. Winkless et interprété par Michael York. Eh oui, la vedette du « Cabaret » de Bob Fosse cachetonnait encore sans doute poursuivi par le FISC. Après tout, il s’était bien commis en assassin atteint de progeria dans un Bis italien « Le tueur de la pleine Lune »…






