Alexandre Léger auteur rétro

Réflexions

Des aubes des décennies…

1980: l’année de « L’empire contre-attaque » (Ich bin ton père!) du « Coup du parapluie » de l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques et des otages américains de Téhéran. Mitterrand se faisait remettre à sa place par Balavoine, Joe Dassin mourait d’une crise cardiaque à Tahiti, et Coluche commençait à se prendre pour le futur président de la République. Des événements en cascade qui précédaient ou annonçaient les grands changements qui surviendraient lors de cette décennie commençante et parfois au-delà. Sinon, sinon, le pantalon pattes d’eph’ finissait seulement de se démoder, on portait encore les cheveux plus ou moins longs et les stars d’alors étaient encore celles des 70s. Et cette année fut aussi celle de la mort de John Lennon. Par balles. D’aucuns crurent que ce décès brutal marquait la fin d’une époque. Et comme c’était tentant de le penser! Rendez vous compte, la légende de la Pop flinguée en 1980, soit dix ans après la dissolution de son groupe, les Fab four dont la fin coincidait avec celle des années 60, temps de leur splendeur.

Comme le fit remarquer le journaliste Rock anglais Nick Kent, cette allégation ne résistait pas à une analyse un tant soit peu poussée. Qu’était John Lennon en 1980? Le retraité d’un groupe mythique qui sortait d’une retraite longue de cinq ans. Cinq ans pendant lesquels le monde continua à tourner sans Lennon qui ne s’en souciait guère. Le bonhomme était trop occupé à gâter ses chats, s’extasier sur les déjections de son rejeton, ou se montrer à poil devant son employée de maison horrifiée (Pauvre femme, avait-elle mérité cela?) Pendant ce temps sa moitié donnait dans les affaires, recevant un prix pour ses vaches, laissant son mari se masturber sur des exemplaires de Playboy.

Cinq ans pendant lesquels soufflèrent les vents du Disco, du Punk et du reste. Qui se fichaient bien du reclus du Dakota building. Ce dernier sortit de sa torpeur au bout de ces cinq ans. Pour finir plombé. Mais encore une fois, sa mort ne marquait en rien la fin d’une époque mais plutôt celle de la jeunesse de ceux qu’on appelle de manière parfois très péjorative les Boomers. Par ailleurs malgré l’élection de Reagan et l’impopularité grandissante de Giscard, malgré le calendrier, on n’avait pas changé d’époque.

Cela peut être admis comme une loi générale, une décennie met deux ans à liquider la précédente…

A suivre…


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