Alexandre Léger auteur rétro

Tout l’univers- Figures du cinéma français.

Aujourd’hui: Clément Harari

Il est des acteurs dont on reconnaît le visage sans parvenir à mettre un nom dessus. C’est le fameux « Bon sang, mais c’est bien sûr!…mais comment s’appelle-t-il déjà? » Cela s’applique à Clément Harari. Ses yeux ronds encore grossis par ses binocles, le rendaient singulier. Et lorsqu’il laissa libre cours à sa pilosité, barbe et cheveux compris, il devint un jumeau du professeur Tournesol. Il est d’ailleurs étonnant que personne n’ait pensé à lui pour endosser le pardessus vert du savant dur d’oreille (Le professeur n’est pas sourd, qu’on se le dise! Quoi, vous n’avez rien entendu?) Plus sérieusement, Clément Harari mérite bien sa place dans cette rubrique, car il bien est une figure du cinéma français. Il naquit au Caire en 1919, ce qui explique sans doute que sa première apparition à l’écran eut lieu dans « La terre du Nil » d’un certain André Vigneau en 1943. Mais les choses sérieuses commencèrent lors de la décennie suivante, tant sur les planches que devant les caméras. Il devint très vite un second rôle incontournable ce qui fit de lui un pilier du cinéma populaire côtoyant Eddie Constantine et Robert Hossein, sans oublier Henri Georges Clouzot. Espion, truand, second couteau en tous genres, il composa vite une galerie de portraits qu’il enrichit jusqu’à sa retraite en 2001. Il ne négligea pas la télévision, gratifiant de sa présence des feuilletons et séries aussi divers que « Le théâtre de la jeunesse », « Commissaire Moulin », « Merci Sylvestre » , « Vivement lundi » ou « Maigret » dans l’épisode « Maigret et la fenêtre ouverte » ou il donnait la réplique à Bruno Cremer et livrait son ultime prestation. Il participa à quelques films étrangers, notamment « Le complot diabolique du docteur Fu Manchu » de Piers Haggard (Etats-unis/Royaume uni, 1980) ou il faisait face à un autre grand délirant du cinéma: Peter Sellers.

Mais, pour beaucoup, Clément Harari reste le vieux rabbin plein d’humanité de « Train de vie » de Radu Mihailenu (France, 1998) et, pour ceux de mon âge, le chirurgien esthétique étouffé par Gérard Depardieu dans « Inspecteur la bavure » de Claude Zidi (France, 1980)

Il aura été comme tout grand second rôle la poutre de sécurité de nombreux films, il nous aura étonné, passionné et divertit. Pour tout cela, merci monsieur. Que Dieu ait votre âme.


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