Aujourd’hui: Maurice Lamy
« Mais pourquoi est-il si méchant? » « Parskeuuuuu! »
L’homme Orangina à la tronçonneuse. C’est cette image de Maurice Lamy qui reste accrochée à la mémoire du public. Quand on ne le confond pas avec Sarkozy ou, pire, Booder. Pourtant, il n’y a aucune parenté entre ce comédien, lyonnais d’origine né en 1963 passé par le cours Simon et les deux gugusses susmentionnés. Certes, il y a la ressemblance, mais après…Il vaudrait mieux parler de l’avant. Il faut bien commencer quelque part. Et on ne commence jamais par beaucoup, c’est bien connu. Ainsi, Maurice Lamy se fit connaître au début des années 80, apparaissant d’abord dans « Les bidasses aux grandes manoeuvres » de Raphael Delpard (1981), comédie troupière comme il y en avait encore beaucoup à l’époque. Puis, il y eut le polar nanar de Paul Boujenah « Le faucon » ou Francis Huster (Ha ha!) jouait un policier traumatisé par la mort de sa femme (Ho ho!) qui retrouvait la niaque en tombant nez à nez avec le responsable du drame (Hi, hi!). Un muet qu’il coursera à Paris. A pattes. On fait ce qu’on peut. Avec ce qu’on a. Là-dedans, Maurice Lamy jouait le client d’une dame qui déposait devant Francis Huster suite à un litige avec la commerçante susmentionnée. Sans qu’on sache d’ailleurs qui avait quelque chose à reprocher à l’autre. La fille était vulgaire et Maurice Lamy dont j’ignorai alors le nom étonnant. Eh, oui, ce fut la première fois que je vis à l’écran ce surprenant acteur à la gueule de « Science fiction » comme aurait dit Jean Pierre Mocky, pour lequel il tourna deux fois, figurant dans « Le miraculé » (1985) puis « Agent trouble » (1987)
Lamy ferait son chemin, ornant de sa présence des productions diverses mais souvent singulières. Grosses machines artistiques (« Harem » de Arthur Joffé 1986, « Gwendoline » de Just Jaeckin, 1984) comédies de la « Splendid connection » ‘Sac de noeuds » de Josiane Balasko (1985); « La vengeance d’une blonde » de Jeannot Swarc (1993) etc.
Mais s’il y eut une apparition marquante, ce fut celle dans « Delicatessen » (1991) de Marc Caro et Jean Pierre Jeunet. L’acteur trouvait naturellement sa place dans l’univers poétique de la paire Caro/Jeunet, ou il partageait l’affiche avec une autre « gueule » Daniel Emilfork. A ce titre, il n’est que justice de le remercier. Pour être l’un des derniers de sa race, dans un monde de plus en plus aseptisé, ou l’étrange cède le pas sur le banal et la beauté sur le joli.


Sur scène en Toulouse-Lautrec.

