Aujourd’hui: « La ronde du crime/The line up » de Don Siegel (Etats-unis, 1958)
Le truand Dancer, accompagné de son mentor Julian et du chauffeur McLain se rend à San Francisco pour récupérer un stock d’héroine acheminée en contrebande dans des poupées depuis Hong Kong. La police étant à l’affût, l’opération à priori simple et banale tourne mal…

Adapté d’une série télévisée de type procédural, « The line up » échappe aux pièges que pouvait tendre cette origine cathodique, à savoir: la moralisation et une sécheresse impersonnelle. Si le film de Don Siegel ne fait nullement l’apologie du crime, il évite le discours confucéen qui prévalait souvent à la télévision de cette époque. Par ailleurs, la mise en scène est purement cinématographique, loin des contraintes du petit écran et ce en dépit de moyens limités. Mais, en bon artisan de la Série B, Siegel savait faire beaucoup avec peu, et profite ici des décors offerts par la ville de San Francisco, bien avant « Bullit » ou « L’inspecteur Harry » mis en scène par…Don Siegel! Le cinéaste joue adroitement de l’alternance des lieux, docks, sites touristiques ou quartiers mal famés dans lesquels il place ses acteurs qui interagissent avec ces différents environnements.
A ce propos, les comédiens donnent le relief nécessaire à leurs personnages. A commencer par Eli Wallach, déjà fort d’une riche carrière, qui campe parfaitement Dancer, gangster psychopathe proche de la schizophrénie, qui peine à contenir sa folie pour la laisser éclater à la fin du récit (Annonçant en cela Andy Robinson/Scorpio dans « Dirty Harry) Robert Keith ne démérite pas non plus dans le rôle de Julian suave escroc et « chaperon » de Dancer qui tente de maîtriser celui-ci et de lui apprendre le « beau langage », ce qui vaut un dialogue savoureux dans la scène de l’avion qui introduit les deux hommes. Il faut également signaler Warner Anderson très professionnel dans le rôle du flic qui traque le trio et Richard Jaeckel, tout jeune en McLain le chauffeur.
Le scénario est excellent, oeuvre du légendaire Stirling Silliphant. Certes, l’histoire compte des invraisemblances, la première étant le choix d’un psychopathe pour mener une affaire de stupéfiants. Mais la chose est emballée avec assez de talent pour que cela passe. Comme disait je ne sais plus qui « Un bon metteur en scène, c’est quelqu’un qui vous fait avaler n’importe quoi! » Dont acte!









