Aujourd’hui: « Corrida aux Champs-Elysées. » De Léo Malet (1956)
Nestor Burma enquête cette fois sur la mort d’une vieille actrice qui opérait un retour triomphal. La cause de la mort étant la drogue, beaucoup se satisfont de cette explication. Sauf l’ami Nestor qui va faire toute la lumière sur cette affaire. Non sans les quelques avanies coutumières, dont le désormais rituel passage à tabac.

Après « M’as-tu vu en cadavre? » qui explorait le monde la variété, « Corrida aux Champs-Elysées » plonge lecteur dans l’univers du cinéma, ce qui n’est d’ailleurs pas une nouveauté, « Gros plan du macchabée » étant déjà passé par-là. Mais il faut bien admettre que le chobizeness inspirait Léo Malet en milieu d’années 50. Par ailleurs, comme dans toute série qui se respecte, les personnages évoluant autour du héros ont chacun droit à une attention particulière. Dans le volume précédent, c’était Hélène qui tenait la vedette, ici, c’est Marc Covet qui permet au récit de démarrer en présentant à Burma Lucie Ponceau, actrice sur le retour et future victime du meurtre de rigueur. Autre signe distinctif de cette nouvelle aventure, les poursuites automobiles, assez rares dans les polars de l’époque, y compris au cinéma, le « climax » routier de « Touchez pas au grisbi » faisant figure d’exception. Il y a là une certaine cocasserie en cela que Léo Malet, contrairement à sa création, ne savait pas conduire, ainsi qu’il l’avoua lors d’un entretien donné à Bernard Pivot. Burma était certes son double littéraire, mais le double, s’il est un reflet de son auteur, il en toujours le reflet idéalisé.


