Alexandre Léger auteur rétro

Tout l’univers- Littérature française

Aujourd’hui: « Les loups dans la bergerie »de Jean Amila (1959)

Trois malfrats en fuite trouvent refuge à « La vie claire », sorte de camp de vacances à l’usage de petits délinquants tenu par un couple d’éducateurs idéalistes. Les criminels se font passer pour des campeurs mais leur supercherie est vite éventée. La tension s’installe alors entre le trio, les gamins et les éducateurs.

J’avais parlé du film, il était temps de traiter du roman qui l’avait inspiré. Cette oeuvre fut rédigée en 1959 par Jean Amila qui avait depuis longtemps laissé derrière lui son ancienne identité d’auteur de littérature blanche qui signait ses premiers livres sous son vrai nom, Jean Meckert (Lire « Nous avons les mains rouges », excellent récit d’Après-guerre par ailleurs chroniqué dans ces pages) Toutefois, s’il a changé de genre, l’auteur n’a pas changé de thèmes. La violence et ses effets sur les individus, en particulier les idéalistes et les jeunes. Amila confronte avec beaucoup de finesse des adolescents à la dérive fascinés par la brutalité, même quant ils en sont les victimes, leurs « pasteurs » qui travaillent à leur rédemption en rêvant d’un monde meilleur et les trois criminels traqués , désespérés et néanmoins endurcis.

La violence dont il ne faudrait jamais faire usage mais qui s’avère parfois inévitable, ceux qui croient pouvoir l’abolir en feignant d’ignorer les instincts primaires sommeillant en chacun de nous. Ceux qui vivent par la violence sans oublier qu’ils périront par elle, tôt ou tard.

Un livre percutant qui montre que Jean Meckert ne perdit rien de son talent en se consacrant à la série noire et prouvait par là-même que le thriller n’empêchait pas de savoir écrire et de produire de bons livres, voire mieux..


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